Mary Sommerville
Bonjour et bienvenu(e)s à Graine de Génie ! Aujourd’hui, c’est le temps de connaître une autre femme exemplaire, plein d’énergie, sagesse et d’envie de vivre. Il s’agit de Mary Fairfax Greg Sommerville, une mathématicienne et physicienne autodidacte issue de l’Écosse. Notre protagoniste est née le 26 décembre de 1780, et ses habiletés et intérêts scientifiques sont apparus juste un peu après…Pourtant, ses parents n’ont pas favorisé ses ambitions car ils consideraient les mathématiques comme une activité plutôt masculine. À quoi ressemble cette situation-là ? En effet, on a parlé dans notre dernier article de l’opposition des parents de Sophie Germain au travail de sa fille comme scientifique… Malheureusement, l’histoire est pleine de femmes comme Mary Sommerville ou Sophie Germain, à lesquelles la société a mis des obstacles et leur a nié la reconnaissance qu’elles méritaient. Cependant, dans ces derniers cas, rien ne les a arrêtés.
Son premier mariage constitue une pause dans son parcours mathématique à cause du manque de soutien de la part de son mari, Samuel Greig, un capitaine de l’armée britannique. Mais après trois ans de mariage, Samuel Greig est mort dans la bataille, ce qui permet à Sommerville de reprendre ses études même si elle avait deux enfants desquels prendre charge. Afin de cela, elle rentre en Écosse depuis Londres, où elle gagne une médaille en argent pour résoudre un problème d’équations diophantiennes apparue dans le magazine Mathematical Repository. Les équations diophantiennes, est-ce que cela vous dit quelque chose? On les a déjà mentionnées quand on a parlé d’Hypatie d’Alexandrie, puisque cette mathématicienne de l’Antiquité les a étudiées en profondeur. Il s’agit des équations dont les coefficients et les solutions sont entiers.
Mais revenons à notre scientifique, qui continue son parcours autodidacte avec l’aide du professeur de l’université d’Edimbourg Mr Wallace. Quelques années plus tard, elle s’est mariée avec son cousin William Sommerville. Lui, il était médecin et il partageait avec Mary son intérêt pour les sciences. À la différence de son premier mari, William Sommerville la pousse à faire des recherches scientifiques. Il devient son éditeur et son représentant dans la Royal Society, de laquelle il faisait partie, et qui continuait à être inaccessible pour les femmes.
Dans l’année 1827 Sommerville reçoit une commande très spéciale. On lui demande de traduire du français à l’anglais le livre d’astronomie La Mécanique céleste, de Laplace ! On a déjà parlé de cet important mathématicien et astronome dans notre dernier article… Alors vous vous imaginerez qu’Il s’agissait d’une mission dure et, en conséquence, Mary Sommerville a souffert un épisode de ce que l’on appellerait aujourd’hui le syndrome de l’imposteur. C’est-à-dire, se considérer incapable de faire quelque chose, se sous-estimer. Cependant, c’est Pierre Simon de Laplace lui-même qui a insisté à déléguer la traduction de son livre à Mary Sommerville, en lui dédiant les mots suivants: “J’ai écrit des livres que personne ne peut lire. Il n’y a que deux femmes qui ont lu la Mécanique céleste ; les deux sont écossaises, Madame Greig et vous.”
Ce qui est très drôle c’est que Madame Greig et Mary Sommerville sont la même personne ! Greig était le nom du premier mari de Mary Sommerville, et donc elle est devenue Mary Greig le temps qu’elle a été son épouse. Bon, tant de changements de nom…c’est normal que le pauvre Laplace se trompait… Ainsi, Mary Sommerville a accepté la mission et, dans l’année 1831 elle a publié sa traduction, en ajoutant à l’œuvre originale des résultats et des solutions propres. En plus, elle a incorporé des exemples qui aidaient à comprendre le texte. Le livre a été une réussite énorme.
Puis, elle a continué à étudier le ciel et, dans l’année 1834, elle a publié Sur l’interrelation des sciences physiques. On pourrait dire qu’on doit à Mary Sommerville la découverte de la planète Neptune parce que, dans ce livre-là, elle exposait l’hypothèse sur l’existence d’une planète qui altérait l’orbite d’Urane. Cela a amené l’astronome John Couch Adams à faire des recherches sur ce sujet pour, finalement, découvrir cette planète. Grâce à ses contributions à l’astronomie, elle est admise dans la Royal Astronomical Society dans l’année 1835, étant la première femme à obtenir ce titre.
Mais les activités de Mary Sommerville ne se limitent pas à la filière scientifique. Elle a publié des livres comme Géographie physique , où elle critique l’esclavitude et les inégalités sociales, ainsi que la colonisation du nouveau continent. En plus, comme elle a souffert dans sa propre peau les inégalités entre les hommes et les femmes, elle était militante pour l’accès à l’éducation des femmes et pour le suffrage féminin. Sa signature figurait la première dans la pétition présentée au parlement et menée par l’économiste John Stuart Mill pour accorder le vote aux femmes.
Elle a écrit son dernier livre et elle a fini sa biographie à l’âge de 89 ans… C’est incroyable non ? Et moi, je suis toujours jeune et j’ai de la flemme pour écrire un article de trois pages… Mais vous me comprenez non ? Vous les étudiants, vous êtes paresseux pour résoudre des équations de second degré !
Finalement, Mary Sommerville est morte à l’âge de 92 ans à Napoles. Le Sommerville College d’Oxford a acquis son nom en hommage à son dedication aux sciences et à la défense du droit à l’éducation des femmes. En plus, l’astronome Edward Borell a nome 5771 Sommerville à l’importante ceinture d’astéroïdes qu’il a découverte dans l’année 1987.
Bon, je vous dis au revoir et je vous remercie pour votre intérêt. J’espère que vous avez bien aimé l’histoire de cette mathématicienne On se retrouve la semaine prochaine avec plus de contenus, mais pas meilleurs puisque c’est impossible ! À bientôt !